GR20

Notre premier réveil est assez tardif, 7H00, et nous partons finalement sur les coups des 8h30. La première étape débute donc du gite de Conca altitude 252m et rejoins le refuge d’ i paliri à 1055m.

Le petit déjeuner se fait au gatosport  (gâteau énergétique conseillé par nos 2 triathlètes préparés l’avant-veille) agrémenté de thé. Le but pour chacun de nous est de manger le plus possible  ce que nous avons dans les sacs afin de nous alléger le plus rapidement possible.

A peine commencé et déjà fini…

Il s’agit dans un premier temps de rejoindre le départ du GR qui se trouve au dessus du gite. Après une marche d’approche sur le goudron d’une trentaine de minutes, nous faisons notre premier contact avec le GR. Le début de cette étape nous donne  le ton : une première montée de 350m de dénivelé pour passer le Bocca d’Usciolu. Après cette bonne petite entrée  en matière, la vue est assez dégagée : le paysage est montagneux avec la  mer en fond de toile.

Notre première marque

Et finalement nos premiers pas

Après une descente, nous arrivons sur une belle cascade où nous faisons notre première petite pause.

Premières cascades

On grappille un peu la nourriture de nos sacs et c’est reparti ! Et c’est encore une montée qui nous permet d’atteindre ce que les corses appellent boca c’est-à-dire  un col qui nous montre une vallée de la cote est de l’ile, la vue est magnifique.

Premières traversées de rivières

Premiers paysages

Toujours la mer

La fin du parcours reste entre 900 et 1100m d’altitude et nous fait emprunter deux petits cols et nous permet de traverser de nouveaux paysages un peu plus montagnards.

Nous arrivons finalement au bout de cette première étape en 4H30 et nous avons notre premier contact avec les corses. Le gardien (ou on le découvrira plus tard sont assistant) du refuge est un jeune homme pas trop réactif avec un accent méditerranéen prononcé mais un débit de parole assez faible voir faignant ! Nous lui précisons  que nous bivouaquons et que nous souhaitons diner au refuge.

Premier refuge (« T’es une balance toi… »)

Nos appétits sont aiguisés, nous avons déjeuné tôt et nous nous sommes alimentés en fonction de  l’effort (barres énergétiques, fruits secs…) mais nous avons très envie de salé !!! Dès notre arrivée au refuge nous prenons 2 salades en boites, un saucisson local, un fromage local, un pain chacun et un terrine de pâté. Ça va mieux !!!

Après le montage de nos tentes,  la suite du programme, c’est douche, vaisselle et lessive. Première grosse difficulté, la température de la douche est assez violente, proche des 8 degrés, que du bonheur !!! La lessive au savon de Marseille et la vaisselle sont plus agréables. Après tout ca, nous nous reposons un peu en prenant le thé et étudions l’étape du lendemain. La vue que nous offre ce premier refuge est très belle. Nous sommes en montagne et avons encore une belle vue sur la mer.

Le repas du soir est le moyen de rigoler entre nous.  Au menu, charcuterie corse en entrée, spaghetti avec veau en sauce et fromage pour le dessert. Nous faisons la connaissance de Patrice, randonneur venant de Lille et d’un anglais pas très causant mais toujours souriant, ils randonnent seuls. Nous sommes servis dans des assiettes en plastiques avec verre et fourchette. Le vent souffle ! Mais nous n’avons pas de couteau pour couper le bon pain montagnard qu’on nous a servi. Celui qui nous sert se révèle être le véritable gardien du refuge. Le vrai corse ! Il ne nous parait pas trop sympathique au premier abord. Patrice se décide à aller lui demander un couteau. Le gardien lui explique que c’est bien la première fois qu’il croise des randonneurs sans couteau. Quand il s’agit d’aller demander l’eau, Patrice propose que ce soit quelqu’un d’autre qui aille se faire fusiller. C’est donc Nico qui y va, et sans surprise il se fait tacler au niveau du genou ! Le gardien nous explique gentiment  que dans les refuges, on vient avec son couteau et son eau.
Note pour plus tard: eau + couteau toujours sur soi.

Finalement nous discutons un peu avec lui sur le temps du lendemain et sur le GR et il se révèle finalement fort sympathique.

Lorsqu’il fait le tour de son refuge pour voir si tout le monde a payé son bivouac, Atha l’interpelle gentiment en lui disant qu’il y a une tente qui traine et qu’on y a vu personne. Et là, la phrase mythique de notre GR, il lui répond avec tout son accent : « t’es une balance toi ! Hein, t’es une balance ! ». Le soir, nous nous couchons assez tôt car le réveil est prévu à 6H3O.

Chrono

• Départ : 8h10
• Arrivée : 13h40
• Pauses : ~1h00
• Temps de marche : 4h30
• Dénivelé positif : 1000
• Dénivelé négatif : 200
• Kilomètres : ~16Km
• Temps topo : 6h15

Pour cette étape nous empruntons la variante alpine par les aiguilles de Bavella

Lever de soleil sur les aiguilles des montagnes Corses

Cette deuxième étape part donc du refuge d’i paliri et rejoins celui d’Asinau. La veille, nous avons  choisi de passer par la variante alpine qui passe par les aiguilles de Bavela. Le réveil se fait aux alentours des 6H30. Le petit déjeuner est toujours constitué de nos réserves de gatosport et de thé. Après avoir refait le plein d’eau à la source du refuge, nous partons finalement sur le coup des 8H15.

Un « pin soufflé »

Une première montée nous emmène à 1206m à Foce Finosa (Foce= col) avant de redescendre dans la forêt en direction du petit village de Bavella (premier village croisé après Conca) et c’est un bref retour à la civilisation. Ensuite débute la partie sportive.

Variante Alpine des aiguilles de Bavella

Nous laissons le GR20 faire le tour du massif pour gravir les aiguilles et profiter, nous l’espérons, de la vue à l’est ET à l’ouest sur la mer…

Nico « tout va bien » dans les rochers

Une fois gravi dans les éboulis un premier col bien raid le temps change, le vent se lève, souffle fort, la brume monte et la température chute.

Un peu de gaz sous les pieds

Sur la première descente, nous croisons un groupe de randonneur dont un a fait une chute et semble marqué aussi bien physiquement que moralement. Ils nous conseillent d’être très prudents : on est prévenu, le GR20 n’est pas qu’une partie de plaisir !

On se sent balancés par les rafales qui nous balade à leurs guises.

Calculs de trajectoires

Après notre première descente, au loin nous apercevons une longue farandole de randonneurs, nous arrivons sur un premier petit passage sympa équipé d’une chaine comme main courante.  Nous remonterons ensuite jusqu’à 1600 Punta di a vacca puis 1700 Punta di u Pargulu, sans jamais profiter de la vue, d’épaisses nappes de brouillard masquent la vue à plus de 50m…

Travail à la chaine

Une descente rapide en forêt nous permet de rejoindre le GR resté à plat pour contourner les aiguilles. Le temps est toujours aussi incertain et nous nous hâtons de rejoindre le refuge.

Ça trace sur la bonne trace

Limbo rando

Un torrent à traverser ; Nico prend la caméra, va de l’autre coté et Ben s’élance. Sur un appui mal contrôlé, faisant trop confiance en ses chaussures antidérapantes, il glisse. Son agilité exceptionnelle lui permet de se rattraper mais il n’est pas passé loin de la correctionnelle. Note pour plus tard : le matériel ne fait pas tout !

Une dernière montée rapide, un grand groupe s’est remis en marche derrière nous et c’est l’arrivée au refuge d Asinau. Il fait froid, il y a du vent. Programme habituel, on va voir le gardien, on réserve pour le repas du soir et le bivouac. La douche, la lessive et on mange. La douche est toujours aussi froide et en plus dehors il n’y a plus le soleil de la veille !

Un copain de refuge

Toilettes avec vue

Lessive commune

4 gars dans la brume

Dans le refuge on prend 2 salades en boites et une bonne soupe chaude. Les gardiens sont plusieurs et nous nous renseignons quant aux quantités du diner. Et oui, il faut savoir qu’on a 2 ogres parmi nous qui ne pensent qu’à manger. La gardienne nous met au défi de terminer son plat de lentilles ! Visiblement, elle ne sait pas à qui elle a à faire.

Menu « repos du randonneur »

Au cours du repas, nos 2 compagnons  (Patrice et Mr English) de la veille sont là et viennent se joindre à nous ; un autre groupe de 3 personnes ainsi qu’un groupe encadré par un guide d’une dizaine de personnes mangent en même temps que nous. Lucho propose une bouteille de vin à table (quel piche celui la !). Après avoir mangé seulement 2 fois des lentilles, le plat gigantesque de la gardienne est déjà englouti. Va falloir se attaquer le plat de la table d’à coté, ils n’ont mangé que la moitié du plat ! Il y a du fromage en rabe, il nous servira pour le petit déjeuner du lendemain. Les plats sont vidés et saucés, nous allons nous coucher la panse bien pleine, demain nous attends une longue journée !

Histoire de fesses

Petit, petit, petit

Chrono

• Départ : 8h10
• Arrivée : 14h00
• Pauses : ~0h50
• Temps de marche : 5h00
• Dénivelé positif : 910
• Dénivelé négatif : 500
• Kilomètres : ~15Km
• Temps topo : 7h20

Ce réveil est peut être bien le plus sympathique que l’on aura sur le GR… Le bruits de pas lourds autour de nous, puis des bruits de « machouillage » nous réveil… La jument et sont tout frais poulain broutent à 50 cm de nous… Quel plaisir…
Atha essayera de « vendre de l’herbe » au petit, mais celui-ci semble plus intéressé par les chaussettes de Nico que par l’herbe fraiche…

Réveil plus tôt mais notre préparation est encore un peu lente 40 minutes de retard sur notre horaire de départ prévu…

Réveil matin bio

Paré pour l’action

Une fois levés direction le refuge où nous profiterons de l’eau déjà chaude sur le gaz pour déjeuner…

Le réveil musculaire sera violent ce matin, dès le refuge nous attaquons une ascension non stop de 600m de positif pour rejoindre droit dans la pente les crêtes à 2000 puis le monte Incudine à 2134m. Dans cette grimpette nous reprendrons quasiment tous les randonneurs partis avant nous, la pente est raide, le sentier est flou, certains passages en adhérence demandent une attention permanente ; notre forme (notre jeunesse diront certains) et nos sacs plus légers que la moyenne nous avantagent aussi…

Une mise en jambe verticale de 600m

Peu avant d’atteindre les crêtes nous croiserons notre premier névé, il est encore tôt, les traces sont bonnes et la neige porte bien, ce névé ne sera qu’une formalité mais donnera lieu, inévitablement à quelques photos…

Notre premier névé

Un petit pas pour un homme…

Lucho sur un névé ensoleillé

Après avoir jardiné un peu sous les crêtes on reprendra la trace normal du GR pour atteindre le sommet du mont Incudine où une croix de béton git sur le coté, le vent, la neige l’on certainement sortie de sont nid de pierre… L’idée de la redresser nous effleure l’esprit, mais face au gabarit de la croix nous abdiquerons sans même essayer…

La descente est, pour une fois, agréable, les pentes ne sont pas trop raides et nous évoluons sur un tapis végétal souple…

Plaisir simple

Nous laisserons les crêtes après un long moment pour obliquer vers l’ouest et traverser deux petits valons verdoyants.
L’heure est déjà chaude ; forêts, clairières, rivières ces deux valons sont frais et agréables et nous mèneront après avoir traversé avec Patrice notre premier pont au pied d’une nouvelle cote qui nous mènera aux crêtes sous le monte Occhiatu.

Un petit pont de bois

Moquette bio et ru

Ce long passage en crête un peu sauvage est parfois technique, nous aurons notre premier passage où il ne faut pas glisser sous peine de dévaler une une longue pente rocheuse.

Nous suivrons l’arrête a Monda entre la punta di a Scaddatta, la punta di l’Usciolu et la bocca di l’Usciolu, sautant plusieurs fois du versant nord-ouest vert et sauvage au versant sud-est mineral et désertique…

Pause au col

A la faveur de quelques passages en côte nous doublerons deux ou trois grands groupes encadrés… Vite arriver au refuge sinon ce sera la guerre aux emplacements… C’est l’inconvénient des groupes sur le GR ils arrivent avec leur guide, qui souvent connait bien les gardiens, prennent tous les emplacements tente, squattent les sanitaires et les gaz pendant des heures et mangent en priorité… 45 à 60 personnes autour d’un « refuge-restaurant-épicerie » ce n’est plus vraiment la montagne…

La trace du GR20 est parfois subtile, il faut chercher les marques, parfois discrètes ou mal placées, souvent abimées ou carrément effacées… Nico et Atha manqueront une bifurcation et feront un petit détour avant de rejoindre le droit chemin…

Nico sur le « wrong way »

Belle brèche

Une dernière descente sur un mélange de sable+roche (cf Canyon de Colca) nous mène au refuge planté sous la crête dans un petit vallon rocheux…
Le nombre d’emplacements tente utilisable est limité, les derniers à arriver devront se contenter de petites zones caillouteuses, bonnes nuits en perspective…

Au refuge on retrouve plus tard  les mêmes personnes qu’au refuge précédent ; dans des états variés… Cette longue étape en a déjà marqué plus d’un, les corps sont fatigués, les coups de soleil arrivent et la perspective d’une nuit peu confortable en tente en ramène quelques-uns dans les bras du refuge…

Refuge d’usciolu

On retrouve aussi Patrice avec qui l’on mange notre grosse assiette de pâtes aux carottes.

On discute de l’étape du lendemain, on arrête finalement notre heure de départ à 6h au plus tard, donc réveil à 4h45, on verra si le coaching sur notre vitesse de mise en route pratiqué par Patrice portera ses fruits…

il est à peine 20h, le soleil s’est caché, le vent s’est levé, il fait froid, demain on se lève tôt pour notre première journée double, tout le monde au lit…

Atha passera ici sa première nuit en tente avec Ben, le positionnement de notre camp, sur une arête ventée et caillouteuse n’était pas très motivante pour une nuit en extérieur…

Simple réconfort

Chrono

• Départ : 7h30
• Arrivée : 14h40
• Pauses : ~0h50
• Temps de marche : 6h10
• Dénivelé positif : 1065
• Dénivelé négatif : 845
• Kilomètres : ~16Km
• Temps topo : 8h30