Archive for juin, 2010

Usciolu – Prati – Capannelle [4/10] 02-06-2010

jeudi, juin 17th, 2010

Notre première « journée double » débute après une nuit froide et très ventée…

Réveil à 4h45 pour une journée prévoyant 12h30 de marche…

Levé de soleil sur la mer

En route à la fraiche à 6h nous profitons d’un superbe levé de soleil, nous enlèverons rapidement nos couche chaleur une fois la crête ensoleillée atteinte au dessus du refuge.

La première partie de cette étape nous fait évoluer quelques hectomètres sur une crête autour des 2000m avant, toujours sur le crête, de redescendre à 1500/1600m.

Ascension à l’aurore

Sentier, soleil et sourires

Le sentier est bon, notre progression est rapide et, sensation agréable après la soirée et l’étape d’hier sur peuplée, nous ne partageons le sentier avec personne…

Nous ne croiseront ce matin que 2/3 groupes venant du nord et marcherons quelques minutes avec un duo de mulets allemands lourdement chargés, mais au pas assuré…

Après ce long passage en crête le GR20 nous fait plonger de quelques centaines de mètres en sous bois, le soleil est déjà chaud ce passage ombragé est le bienvenu…

S’en suit un passage un peu plus technique d’un kilomètre environ nous faisant suivre un itinéraire au milieu de gros blocs de pierres le GR contourne de petits sommets avant de passer sous la punta di Campitello et la punta della Capella.

Cheminement matinal

Un dernier passage en crête, une dernière descente et un bout de sentier herbeux nous mène au refuge de Prati que l’on aperçoit après 4h de marche, sous la punta del Prato.

Ce refuge rénové récemment est désert, seuls les gardiens sont là. Ce doit être le lot de presque tous les refuges, abandonnés en journée et assiégés en soirée.

Sur le coté une belle aire de picnic avec des tables, une source, une belle cabane pour le gaz avec chose incongrue des poubelles urbaines à roulettes, celle que les bennes à ordure peuvent benner…

Arrivée au refuge du Prati (première étape bouclée)

Et tout à coté des tables, chose moins agréable, l’incinérateur fume… Le vent tournant nous profiterons d’une prenante senteur de poubelles brulées durant une bonne partie de notre pause repas…

Les deux allemands arriveront bien après nous, l’un des deux compères souffre d’ampoules…

Durant le repas nos plans de sieste seront remis en cause par l’arrivée d’un épais brouillards… Et finalement une fois nos « lyo » consommés nous reprendrons vite notre chemin…

Repas « senteur incinérateur »

Un kilomètre pour s’échauffer et glisser en pente douce jusqu’à un col à 1870m, de là nous attaquons une descente raide qui nous mène au Col de Verde à 1289m où nous croiserons une route. Nous dévalons les 600m de dénivelé dans le brouillard toujours épais pour passer au Col et laisser le gite d’étape avant d’attaquer une remontée de vallée.

Visibilité réduite

Au fond de la vallée avant d’attaquer un long passage à flanc nous croisons deux promeneuses aux formes plantureuses, appétissantes avec un peu d’imagination…
Ces deux truies « sauvages » que nous croisons – « il parait que ça charge ! » – sont les premiers représentants (exception faite des oiseaux et des lézards) de la faune sauvage…
Jusque là les animaux autochtones se montrent discrets, peut-être bien que l’autre faune, celle bigarrée arpentant le GR20 l’été venu, les a fait fuir depuis longtemps des pentes voisines…

Aspirants saucissons

Le ciel déjà menaçant depuis ce midi nous tombe sur le tête, le ciel s’ouvre, les nuages se déchirent et l’orage nous attrape… C’est la fête des salamandres, une bonne dizaine de ces gros lézards en combinaison néoprène traversent sous nos pieds, pataudes, le sentier devenu humide… « L’ouvreur » signalant la présence de ces animaux nous tenons à rassurer Brigitte aucune salamandre n’a été blessée lors de notre passage.

Attention passage de salamandres

L’orage tout proche (+/-2km), la pluie tombant maintenant drue nous obligeront à revêtir nos superbes tenues de pluie… (cf plus bas pour le « défilé ») Nous marcherons ainsi deux bonnes heures sous une pluie continue. Nous devrons traverser 5 ou 6 rivières grossies par les pluies. L’une d’elles (cannareccia ?) nous demandera quelques bonnes minutes de recherche d’un passage avant de pouvoir la traverser « au sec ».

L’après midi, la journée commence à être longue, enchainer deux étapes dont une sous la pluie est peu motivant… En plus les gens que nous croisons nous donnent des informations contradictoires sur le temps de marche restant… Malgré la météo et l’heure nous croisons encore beaucoup de monde sur le sentier… Ils ne sont pas arrivés… Nous leurs conseillons de s’arrêter au col de Verde, ils nous conseille d’éviter le refuge de Capannelle et de privilégier l’hotel-restaurant-gite que nous verrons en y arrivant, où l’accueil est nettement plus chaleureux…

Le bossu du sentier

Avant l’orage

Collection « après-midi d’orage » 2010

Lucho

Ben

Nico

Atha

Nous contournons un dernier gros mamelon avant de croiser la route et d’entamer la dernière ascension qui nous semblera à tous interminable… A peine 200m de dénivelé mais le soleil perce les nuages, le ciel a retrouvé une teinte bleue et la température est sérieusement remontée… Nous en suons…

Dans les derniers mètres avant l’arrivée, alors même que le gîte est en vue dans un des derniers passages boueux Atha perd une des pointes de ses bâtons, ce bâton devient alors totalement inutilisable…

Au gîte faisant face à quelques mètres aux remontées mécaniques l’accueil est effectivement excellent… Nous camperons sur l’espace camping du gîte, les deux allemands qui arriveront trempés bien après nous passeront eux la nuit au chaud dans le gîte…

Nombre de nos affaires sont mouillées, voire même trempées, nous profiterons des derniers rayons de soleil pour les faire sécher un peu. La douche froide de ce soir est rude pour tout le monde, le soleil s’est maintenant caché et nous n’en profiterons pas pour nous réchauffer… Le repas est servi à 18h30 nous ne serons pas en retard, les batteries sont vides… Les assiettes seront pleines… Un bonne soupe en entrée, à volonté et déjà les corps vont mieux. Le plat principal simple et bon est constitué des deux pavés de polenta l’un de maïs, classique, l’autre de farine de châtaigne et d’une bonne quantité de viande en sauce. Un morceau de fromage et un dessert (une part de tarte à ?) complètent ce repas gargantuesque qui nous permettra demain d’enchainer sur notre deuxième journée double… Le repas sera un peu perturbé pour Luc qui s’est focalisé sur la discussion « proutprout » de la table d’à coté… La petite dame ne parle que de son chien, que l’on imagine tous ridicule…

Polenta, « polenta de châtaigne » et viande en sauce

Le gérant du lieu fort sympathique passera un petit moment à discuter avec nous, il n’est pas d’origine corse, mais est ici depuis bien longtemps (18 ans ?) et aime beaucoup la ville de Bordeaux… Il nous confie discrètement quelques idées politiques… Dans un coin une étagère épicerie nous permettra de nous concocter un petit déjeuner sympathique pour le lendemain, tartines pain-beurre-miel et thé…

Nous nous réfugions dans un couloir du gîte pour une séance d’étirements, bien moins « sexy » que celles des jours précédents faites au soleil sur la terrasse des refuges, nous regagnerons nos tentes froides et humides après avoir rapatrié nos affaires à sécher dans une pièce sanitaire dédiée aux campeurs du gîte…

Sur le fil

Chrono

Étape 1

  • Départ : 6h00
  • Arrivée : 10h50
  • Pauses : ~0h50
  • Temps de marche : 4h00
  • Dénivelé positif : 747
  • Dénivelé négatif : 697
  • Kilomètres : ~11Km
  • Temps topo : 6h30

Étape 2

  • Départ : 12h30
  • Arrivée : 18h15
  • Pauses : ~0h30
  • Temps de marche : 5h15
  • Dénivelé positif : 590
  • Dénivelé négatif : 890
  • Kilomètres : ~16Km
  • Temps topo : 6h00

Capannelle – Vizzavona – L’Onda [5/10] 03-06-2010

jeudi, juin 17th, 2010

Deuxième journée double…

La première étape de cette journée passera vite, 4h50 au topo… Au réveil le thermomètre du gîte affiche 6.3° et 78% d’humidité… Brrr… Nous partons après une super petit déjeuner et nous être fait remonté les bretelles par celui que l’on pense être le propriétaire des lieux, nous avons à priori fait un peu de bruit…
Les deux allemands téléphone à l’oreille semblent changer leurs plans, nous ne les reverrons plus…

Départ au lever de soleil, au loin l’ile de Montecristo

Une petite erreur de quelques mètres au départ et nous retrouvons le sentier qui part à flanc au nord en suivant quasiment les courbes de niveaux. Ce long sentier facile nous mène plein nord jusqu’à un passage de crête (alt 1515) où nous dérangeons 2 chevaux en pleine grâce-matinée.

Une belle et agréable matinée

Cette étape n’offre rien d’extraordinaire, peut être est-elle simplement plus courte que les autres, Nicolas décide donc de créer l’évènement et dans la descente qui nous ramène à Vizzavona et sa gare il glisse bêtement et tombe bêtement sur les fesses dans la caillasse du chemin… Rien à déplorer pour lui, mais les genoux commencent à chauffer dans cette longue descente…

« Chute à l’arrière » (la première notons le)

A Vizzavona, emportés par l’élan nous passerons le village sans même y prêter attention, nous devions être absorbés par une de nos nombreuses discutions philosophiques… Résultat 200m après nous nous rendons compte de notre erreur en arrivant à la bifurcation permettant d’aller faire la variante par le monte d’Oro, mais ce sera pour une autre fois… Nous redescendons vers Vizzavona, repassons sur les sentiers autour du village où des enfants souvent assistés de leurs parents participent à une course d’orientation-culturelle…

Nous passerons un long moment à l’épicerie à faire le plein et à prendre quelques renseignements… L’épicier dépannera même Atha d’une paire de bâtons, depuis hier il est en panne d’un bâton suite à une perte de pointe, ces bâtons d’occaz semblent peser 3 fois plus mais au moins ils sont entiers…

Nous trouvons l’aire de picnic derrière la voie de chemin de fer où un petit groupe semble tout juste se lever… Il est déjà midi quand nous nous installons pour manger, la météo ne devrait pas être plus clémente qu’hier il ne faudrait pas trainer… Nous nous installerons presque comme pour une nuit et Lucho nous cuisinera à merveille un plat de semoule en sauce.

Nous repartirons vers 13h sur le sentier que nous avons déjà parcouru deux fois… Le début de l’après midi est marqué par une histoire de frein tordante… Les zygomatiques sont sollicités, le moral est au beau, on marche et le ciel ne s’est pas encore vidé sur nos têtes…

Nous remontons une rivière (l’Agnone) dans une vallée assez encaissée et passons la cascade des anglais. si le temps nous l’avait permis il aurait fait bon profiter des vasques d’eau clair… Nous croiserons d’ailleurs de nombreux baigneurs-promeneurs munis d’une simple serviette de bain.

Pas le moment de profiter de l’eau…

Peut après l’averse débutera annonçant le retour des tenues de pluie… Nous sommes partie de 1300m et il nous faut passer un col à 2100m environ et rien ne semble indiquer que la pluie cessera d’ici là… Nous monterons avec une lenteur calculée les 700m passant de la forêt aux zones de blocs, des blocs aux dalles, des dalles aux névés… Ce passage devait être sympathique sans le pluie, mais cet après midi il offre un visage nettement plus lugubre…

… le mauvais temps arrive

Nous croiserons beaucoup de monde dans cette section, dont un randonneur, qui descendant seul nous dit s’être presque cassé la figure sur la tête… Il pleut toujours, la pente devient plus raide et plus froide de longs névés se dressent devant nous… Il faut chercher les traces, déjà effacées, le brouillard ajoute un peu de difficulté à ce « Où est Charli » permanent…

Névé, brouillard…

… et pluie

Nous marchons un peut éparpillés, chacun à notre rythme, les rires du début d’après midi ont été effacés depuis longtemps par un peu de lassitude et les discutions sont rares… Vivement le bivouac… Deux après midi de pluie c’est un peu triste…

Suivre la trace

Une fois le col atteint sous la pointe Muratello vers 2100m, il nous reste une longue descente en crête vers le refuge de l’Onda. Dans les blocs, sur le haut Atha qui descend pour la première fois avec ses « nouveaux bâtons » glisse à cause des pointes des bâtons complètement usées et se fait une légère entorse… Les muscles sont chauds la cheville ne sera pas une gêne pour le reste de cette descente. Tous les genoux sont douloureux et les 700m de négatif avant d’atteindre le refuge seront longs… Heureusement le temps s’est amélioré, la pluie a cessé et le soleil commence à poindre derrière les nuages plus fins.

Loin devant nous nous voyons le refuge ou les bergeries de l’Onda, petit à petit, pas à pas elles se rapprochent. Tous le monde est bien fatigué, cette seconde après midi de pluie fut éprouvante, l’idée de passer une nuit en refuge nous effleure mais une rapide inspection des lieux nous dissuade rapidement, le lieux est déjà bien plein et l’odeur du refuge n’est pas des plus fraiches… Nous descendrons donc bivouaquer dans la grande aire en dessous où un groupe de futurs profs de sport en stage est déjà installé.

Le gardien du refuge vient tout juste d’arriver, il est monté aujourd’hui et 15 rotations d’hélicoptère lui on amené ses vivres et son matériel, du coup le bivouac est simplifié, pas de repas, pas de sanitaire et pas de gaz et le gardien ne nous fera pas payer notre nuit. Nous lui achetons un fromage digne de ce nom, un fromage avec un vrai gout de fromage, un peu de pain et des bières.

Le soleil pointe encore nous en profitons pour faire une lessive et nous laver, Nico et Lucho culs nus dans la rivière, Ben et Atha au gant dans le coin des sanitaires grâce à une marmite en fonte trouvée là. Les profs se sont installés autour de la source et du coin cuisine nous ferons quelques aller retour pour récupérer de l’eau. Ils sont marrants ils semblent tous étrenner leurs matériels et ne sont pas super à l’aise avec leurs réchauds, leurs tentes Quechua ou leurs duvets…

Venant du nord nous voyons arriver un groupe, d’abord un randonneur, puis deux autres, puis bien après un troisième à la peine. Le premier est un raideur, il arrive relativement bien, les deux suivant ne feront pas long feux, ils sont pompiers mais semblent moins en forme et le troisième un marathonien qui s’est greffé aux trois premiers traine un sac de presque 23Kg ; il est livide… Aujourd’hui ils ont triplé… Le marathonien est exténué, il cherche à alléger son sac on héritera ainsi de deux paquets de bananes séchées bio et d’un taboulet qu’il n’aime pas.

Après l’onde à l’Onda

Avant de nous coucher Nico et Atha rendent visite au gardien pour obtenir quelques infos sur la variante des crêtes du lendemain, le topo déconseille cette variante en début de saison car il peut y rester quelques beaux névés. Cette variante plus haute nous permettrait de nous économiser et de gagner un peu de temps le lendemain pour arriver plus tôt l’après midi sur le passage encore bien enneigé de la brèche de Capitellu, d’autant que la météo nous prévoie une troisième après midi de pluie.

Le couple de gardien est dans la bergerie, Mme trie des sacs de vêtements, M se prélasse assis sur une simple chaise devant un bruleur au gaz, la bergerie est ouverte aux quatre vents, mais il y fait bon. La fatigue se lie dans leurs yeux et ils semblent encore plus fatigués que nous. Peut bavards de prime abord, ils nous garderont un bon moment à discuter de tout, de rien, de la variante de demain qui ne devrait pas nous poser de souci et quand nous retrouvons nos tentes Ben et Luc sont déjà aux fonds de leurs sacs… Nous ferons une courte séance d’étirements dans la nuit froide et humide…

Improvisation

Chrono

Étape 1

  • Départ : 7h00
  • Arrivée : 11h10
  • Pauses : ~0h30
  • Temps de marche : 3h40
  • Dénivelé positif : 225
  • Dénivelé négatif : 900
  • Kilomètres : ~15Km
  • Temps topo : 4h50

Étape 2

  • Départ : 13h30
  • Arrivée : 18h15
  • Pauses : ~0h30
  • Temps de marche : 4h45
  • Dénivelé positif : 1221
  • Dénivelé négatif : 700
  • Kilomètres : ~10Km
  • Temps topo : 6h40

L’Onda – Pietra Piana – Manganu [6/10] 04-06-2010

jeudi, juin 17th, 2010

Troisième journée double et variante par les crêtes.

Après une « nuit toboggan », humide et froide d’un froid transperçant le réveil sonne 5 heures et nous nous préparerons lentement… A 7 heures le groupe d’instits se réveille tout juste quand nous partons alors que le groupe des 2 pompiers et du raideur attaquent leur déjeuner, leur 4ème ami est déjà parti depuis longtemps tentant de prendre assez d’avance pour parvenir à les suivre sur le reste de l’étape…

Lever de jour sur mer d’or

Nous remontons une partie de la pente descendue hier soir pour arriver au refuge, Atha part très très lentement pour tester et ménager sa cheville douloureuse.
Un vent frais souffle au passage du petit col (Bocca d’Oreccia), le soleil se fait encore attendre, quelques nuages le masquent encore. On montera longuement sur les alpages défoncés par les troupeaux avant d’atteindre les crêtes de la Serra di Tenda vers 1990m. Le topo déconseille cette variante en fin de saison si des névés persistent et effectivement quelques pas encore gelés s’avèreraient périlleux… Là les derniers névés commencent à fondre sérieusement, vigilance, il faut tester chaque pas avant de peser sur la neige… On croise une dizaine de groupes mais personne ne semble emprunter cette variante dans le même sens que nous. Les vues panoramiques offertes par ce passage technique en crête sont magnifiques…

Après la pointe de Pinzi Corbini la crête commence à redescendre et les amoncellements de blocs laissent place à un sentier facile sur un mixe herbe-rochers.

L’ile de Montecristo

Peu après la pointe Murace le beau refuge de Pietra Piana posé sur sa petite terrasse et plus bas, bien plus bas une bergerie apparaissent… Nous sommes scindés en deux Lucho et Ben en tête, Nico puis Atha suivent à une bonne distance.

Peu avant le refuge une bifurcation Nico crie à Atha 20m en arrière : « J’ai retrouvé le GR » tout ça est normal nous étions sur la variante… Arrivé au refuge Lucho et Ben (déjà fourrés dans les rayons ravitaillement de l’épicerie du refuge) s’étonnent de ne pas voir arriver Nico avec Atha… Une bonne demie heure après avoir commencé à le chercher on verra une fusée remonter les 250m de dénivelé depuis les Bergeries… Emporté par l’élan et n’ayant pas vu le refuge, un peu masqué sur la fin du sentier, Nico s’était laissé glissé jusqu’aux bergeries…

Le refuge de Pietra Piana

L’accueil et la zone autour du refuge sont forts sympathiques mais nous n’y resterons que le temps d’avaler les 2 à 6 sandwiches, par personne, au fromage ou au saucisson que chacun à commandé, nous ne sommes qu’à mi étape de notre journée. Cette première partie technico-ludique passe bien et annoncée en 4h50 nous l’avons parcouru en un peu moins de 3h.

Après notre pause prolongée, attente et recherche de notre Nico égaré oblige, nous repartons vers la seconde étape de la journée. Sur cette étape il nous a été conseillé, vu la période et l’état des névés, de nous méfier. En effet le danger sur les névés, un peu comme sur les crevasses est pernicieux et peut être fatal… En hivers aucun risque avec les températures négatives l’eau liquide n’existe pas… En fin de printemps les températures remontent, les neiges fondent, l’eau coule, créant sous les névés des cavités parfois hautes et pouvant céder à tout moment au passage d’un randonneur par exemple… Le risque est au mieux de se faire une entorse ou de se casser une jambe voire deux ; au pire de passer complètement au travers et de rester coincé après avoir chuté et glissé sur la paroi sous le névé, une sorte de crevasse oblique, un piège qui sans assistance rapide peut évidement se révéler mortel… J’espère que vous avez peur pour nous là, j’essaye de faire monter la tension…

Nous passerons une bonne partie de l’après midi sur des névés…

On ne repart pas trop tard, vers 12h00, car nos informations indiquent que la météo devrait encore nous réserver des averses pour cette après midi et en effet le temps se couvre rapidement…

Le retour du brouillard

On passe tout de suite un premier névé juste au dessus du refuge qui nous fait franchir une première ligne de crête… S’en suivront une bonne vingtaine dans l’après midi… Dans un long névé nous menant à la Bocca Muzzella à 2200m nous croisons des randonneurs qui semblent bien fatigués, ils avancent lentement et sont partis depuis de longues heures ce matin du refuge de Manganu… Malgré le ciel voilé le soleil et la réverbération sur la neige font monter critiquement la température…

Ici encore les vues sont magnifiques…

Au détour d’un névé

Un long névé

Derrière la Bocca Muzzella nous traversons plus ou moins à plat un long névé qui nous amène au col de Rinoso en dessous le lac de Rinoso bleu-turquoise encore bien  gelé…

Le lac de Capitellu encore bien bleu

Après le col de Rinoso nous découvrons le lac de Melo qui vers 1700m est lui complètement entré dans le printemps… En face de nous nous voyons le passage de la brèche de Capitelu mais il reste encore pas mal de chemin avant d’y parvenir… Une première descente dans les blocs, une remonté sur une gros névé, un long passage en crête sur le versant que l’on ne vois pas d’ici et enfin une grosse remonté sur le névé pour déboucher dans la brèche…

Le lac de Melo

Donc dans l’ordre la descente dans les blocs passe vite et nous voici déjà dans un long névé sous lequel coulent de nombreuses petites rivières de fonte… Il faut rester vigilent c’est là que le névé pourrait s’ouvrir… Le clapotis de l’eau sous nos pieds et les trous béants ne laissent pas l’ombre d’un doute…

Nous atteindrons sans encombre, vers 2050m, la crête à la Bocca a Soglia. Jusqu’au sud du lac de Mélo nous évoluerons sur un sentier de crête sans réelle difficulté, quelques pas techniques demande de l’attention, mais rien de bien méchant… Phénomène intéressant la crête marque une frontière météorologique… Les nuages remontant la vallée à la faveur d’un vent de sud sont bloqués et refoulés par un vent du nord, selon le coté de la crête nous avons donc droit au brouillard ou au soleil…

Pile au sud du lac de Capitello encore pris par les glaces, on découvre un homme montant seul au plus raide de la pente… Il a l’assurance et le rythme lent des hommes de montagnes… On l’aide en lui prenant simplement ses bâtons sur un pas nécessitant les mains. Juste après alors que Lucho et Ben sont aux prises avec une chaine, le gars prend la variante sans chaine et nous passe comme si de rien… Au dessus Ben lui emboite le pas et attaque la dernière ascension sur le névé alors qu’Atha n’a pas encore attaqué la chaine…

Le montagnard monte, il profite des traces déjà bien faites, mais il a définitivement l’aisance de l’expérience et file bon train. Le passage est superbe. Ce gros névé est impressionnant, à droite du gaz et 300m plus bas on voit seulement le lac… Le moindre faut pas pourrait nous entrainer dans la pente et la glissade serait courte avant d’atteindre le tremplin vers le lac… Les traces sur le haut du névé, juste sous la paroi rocheuse, sont bonnes et même Atha en chaussures de trails (ouvertes d’usure…) ne glissera pas une fois…

La brèche, Bocca à le Porte 2220m, est finalement rapidement atteinte, c’est ici le point culminant du GR20… Le montagnard s’est arrêté, il caresse son iphone et nous discuterons un bon moment avec lui… François est guide pour Touraventure, il est là en repérage pour mener un groupe ici dans quelques jours… On récoltera encore de bons conseils, notamment pour le cirque de la solitude – « Vous êtes sportifs, débrouillards, vous passerez… » – avant de repartir pour les 2h30 qu’il nous reste à parcourir avant le refuge de Manganu…

Bocca a Soglia frontière météo

François repart en sens inverse, il a vu ce qu’il avait à voir ; quant à nous, nous passons la brèche et attaquons la descente d’un long névé de près de 300m de dénivelé… Dans ce sens la progression est rapide, tout en glisse debout, assis sur les fesses, tous les styles sont bons pour dévaler rapidement… Les lunette de soleil d’Atha en profitent pour sauter en marche…

François de Touraventure croise un randonneur sous la Brèche de Capitellu

Sur le bas on calme quand même le jeux car le névé commence à s’ouvrir en dessous l’eau coule à flots… On passe un petit pont de neige d’à peine 50cm de large/haut, au dessous 2/3m de vide et la rivière…

Le pont de neige résistant sous les pas de Nico

La fin de la journée suit la rivière et il ne nous faudra au final qu’une heure pour rallier le refuge depuis la brèche, le névé nous a fait gagner beaucoup de temps… Quelques zones de chaos, des « marécages » et la traversée de la rivière… Cette double étape est unanimement la plus belle que nous ayons eu jusque là… Toutes les douleurs en ont été oubliées… Nous sommes tous très heureux de cette journée, d’autant que nous n’avons pas eu de pluie…

Le refuge propose une large terrasse et offre une belle vue sur la vallée que nous parcourrons demain. La zone de bivouac est large, ça fait un peu camping, mais il n’y a pas vraiment de zone plate…

A l’occasion d’une « discussion de lessive » Atha trouve un randonneur venant du nord qui peste contre ses bâtons, il ne parvient pas à les utiliser correctement ailleurs que sur la neige, il le gêne plus qu’autre chose… Ce sont des décathlon 2 brins, un peu tordus, encombrants, lourds et basiques, mais presque neufs, y compris les pointes… Le deal est scellé Atha troquera ses vieux bâtons 3 brins, « antishok », aux pointes rondes contre ceux-ci, voici deux randonneurs contents…

Le même rituel bien installé maintenant se déroule, douches, lessives, bière et repas au refuge, étirements et couchage le tout agrémenté de discussions et d’échange d’infos avec les autres randonneurs…

Après le repas Atha passera de longues minutes assis sur un rocher à coudre à la frontale sa chaussure droite déjà bien ouverte depuis 2/3 jours… La réparation de fortune si elle est menée à bien devrait tenir, une couche de strap à l’intérieur, une à l’extérieur le tout cousu… Mais la petite aiguille rendra l’âme en court de route, l’essentiel est quand même recousu…

Chrono

Étape 1

  • Départ : 7h00
  • Arrivée : 10h20
  • Pauses : ~0h30
  • Temps de marche : 2h50
  • Dénivelé positif : 900
  • Dénivelé négatif : 500
  • Kilomètres : ~10Km
  • Temps topo :  5h15

Étape 2

  • Départ : 12h10
  • Arrivée : 16h30
  • Pauses : ~0h30
  • Temps de marche : 3h50
  • Dénivelé positif : 590
  • Dénivelé négatif : 830
  • Kilomètres : ~10Km
  • Temps topo : 6h00

Manganu – Castel di Vergio [7/10] 05-06-2010

jeudi, juin 17th, 2010

Modification de l’étape pour ne pas aller au refuge  de Ciottulu di i Mori et arrêt à Castel di Vergio

Cette nuit … tadada, suspens, … un crime a été commis !

Ben, qui dormais seul dans sa tente, non non je vous rassure Ben va bien ! Ben, donc s’est fait volé un sandwich au saucisson ! Le hic c’est que le voleur est entré par effraction en créant une joli trappe de 10 cm sur 10 dans le tapis de sol de la tente… On soupçonne M Renard… En tout cas le coupable à l’odorat très développé car l’objet du larcin était emballé dans de l’alu, dans un sac, dans le sac à dos, dans la tente… Et il a un gout prononcé pour la charcuterie car il a délaissé le sandwich au fromage…

Après Ben le voleur a essayé de visiter la tente de Lucho et Nico mais celui-ci vigilent le fera fuir…

Atha quant a lui à passé une très mauvaise nuit, dehors, victime de la condensation, son duvet mouillé, il a passé les 2 dernières heures hors du sur sac, dans le vent et le froid dormant à moitié…

L’étape du jour est à priori facile mais longue… Nous choisirons de la raccourcir ou de doubler encore en fonction de la forme de chacun pour éviter le refuge de Ciottulu di i Mori qui semble être « la glacière » du GR et où planter une tente relève du défi…

Reflet du gr20 au petit matin

Nous descendons en pente douce du refuge de Manganu sur un sentier facile dans une large vallée et nous croissons plusieurs bergeries avant d’arriver au lac de Nino où de nombreux chevaux sauvages de boucherie paissent tranquillement…

Petit tonnerre ?

30 milions d’amis

Promenade en famille

De nombreux groupes marquent une pause sur les rives du lac, le paysage est encore une fois merveilleux, pas étonnant que l’on retrouve des vues de ce coin sur notre topo.

What else ?

Après le lac le sentier remonte en pente douce et passe à proximité d’un énorme cairn sous la Bocca â Reta, il fait au moins deux mètres de haut !

En arrivant sur la crête de la Serra San Tomaghiu la chaleur est déjà « grosse »… La descente qui suit ne repose personne et Atha qui traine déjà depuis ce matin en reprend un coup, la somme chaleur, mauvaise nuit et cheville douloureuse donne un résultat négatif.

La descente vers Bocca San Pedru est éprouvante, glissante dans les blocs et la poussière… Au col nous croisons deux cavaliers qui montent vers les crêtes, les chevaux soufflent, les hommes cravachent… Quelques mètres plus loin nous nous fourvoyons et nous descendons plus qu’il ne faut, le GR20 tournait à gauche à 90° mais nous avons suivi tout droit une variante… Remonté et récupération du sentier qui file maintenant le long des courbes de niveau pour rejoindre le sentier de ronde de Valdu Niellu.

Atha traine vraiment, étrangement les chemins plats et rapides sont les plus douloureux…

Une dernière remonté dans la canicule de midi et nous voici arrivés à la petite station de ski de Castellu di Vergio. Un restaurant, un hôtel, un grand parc de bivouac, de nombreux dortoirs et surtout des douches presque chaudes : « Faites attention à ne pas vous bruler »…

Projection

Vue la forme du groupe et surtout d’Atha nous décidons de faire une longue pause ici, il nous reste à priori 2/3 heures pour arriver au refuge suivant et encore deux heures pour celui-d’après, on décidera après manger de ce que nous ferons.

Glace pour la cheville et bières pour les gosiers…

Sur la terrasse qui semble presque neuve du restaurant il y a peu de monde, un couple par ci, 4 personnes par là dont un enfant très très intéressé par nos bâtons aux couleurs chatoyantes exposés au soleil… La discussion s’engage, la mère (Valérie) s’avère être infirmière… Le diagnostique est clair entorse, petite certes, mais entorse quand même… Quelle aubaine, Atha a bien un vieux bandage dans son sac et du strap mais il n’aurait pas forcément fait les choses correctement… Rendez-vous est pris pour une consultation gratuite après manger…

Les plats sont « élaborés » mais peu copieux, cela nous change radicalement des « menus refuge »… Nous finirons évidement avec un dessert.

Comme convenu Valérie avant de repartir s’occupera de la cheville d’Atha, quelques conseils, un test et des encouragements… Ca ira tout de suite mieux. (Atha : « Encore merci ! »)

Après le repas décision est prise de rester sur place, de profiter des infrastructures et de reposer tous les corps. Il fait beau, on plante le campement, on fait la grande lessive et on profite d’une vraie douche.

Dans l’après midi nous nous offrirons une nouvelle tournée de bières et un gouter pour certains…

Une tartine bien méritée

Le campement se rempli peu à peu et la grande aire sera clairsemée de tentes en fin d’après midi…

Le lendemain on repartira tôt et on marchera 2.33 étapes, le tiers manquant du jour plus deux étapes, dont le cirque de la solitude, ce n’était pas prévu ainsi, mais on en a tous envie et cela semble possible à la lecture du topo… Donc nous ne trainons pas on répare la tente de Ben avec du « ce que l’on a » et un peu de « ça tiendra bien 3 ou 4 nuits »… On fait le plein à l’épicerie pour le repas du soir et le petit déjeuner et le soir arrivera vite…

Réparation de fortune contre mauvaise fortune

Un couple un peu plus âgé que les autres arrive au camp, ils ont l’air tranquilles et heureux. Un peu plus tard M ayant oublié son caleçon traversera l’aire de bivouac cul nu courant pieds nus dans l’herbe sous les applaudissements des randonneurs maintenant nombreux… Atha discutera un bon moment avec eux la nuit venues, forts sympathiques ils sont effectivement très heureux d’être là, même si Mme est bien fatiguée… Fort généreux en plus il laisseront un tube de granulés homéopathiques d’Arnican à Atha pour sa cheville… Super! (Atha : « Encore merci ! »).

22h30 presque tout le monde est couché depuis un moment, seuls restent quelques personnes profitant encore d’une calme soirée…

Chrono

  • Départ : 8h00
  • Arrivée : 12h55
  • Pauses : ~1h00
  • Temps de marche : 3h55
  • Dénivelé positif : ?
  • Dénivelé négatif : ?
  • Kilomètres : ~14Km
  • Temps topo : ~5h00

Castel di Vergio – Ciottulu di i Mori – Tighjettu – Ascu Stagnu [8/10] 06-06-2010

jeudi, juin 17th, 2010

2.33 étapes aujourd’hui dont le cirque de la solitude…

Réveil « super tôt », 4h30 pour un départ à 5h30, ce doit être notre record du monde de levé tôt et de départ rapide… Luccho et Nico sont très vite prêts, mais ils ont triché ils ont mis leur réveil 15 min plus tôt ! Au petit dej nous mixons nos restes, belles tartines de nutella, le pot ne peut pas venir avec nous, nous sommes donc obligés de le finir… Un peu de voltarène en pommade pour les uns, strap et cachets d’anti-inflammatoires pour les autres…

Nutella + Voltarène : « Le petit dej du champion »

Parti tôt, alors que les premiers matinaux se lèvent à peine, nous profitons de sentiers frais et déserts et du lever de soleil intégral… En ce début de journée et jusqu’au refuge de Ciottulu di i Mori Atha semble en forme et ouvre la marche. Le sentier en sous bois suis les courbes de niveau jusqu’à la Bergerie de Radule où, les marquages étant, rares et quasi effacés nous marquons une pause le temps de confirmer la direction à suivre. Après la bergerie nous traversons un pont au dessus du Golo et passons à proximité d’une cascade. De là nous remontons la vallée qui s’ouvre petit à petit. Peu avant de tourner à gauche (plein ouest droit dans la pente) nous commençons à croiser quelques groupes qui descendent du refuge. Dès que la pente se fait plus forte Atha lève le pied, le sentier nous fait monter jusqu’à la crête par les éboulis, encore heureux il est encore tôt, sinon la chaleur serait insupportable…

Ombres Corses

Une fois sur la crête nous retrouvons une vue à l’ouest sur la mer.

Cote ouest

Un peu plus loin Luccho, Ben et Nico font une pause « couverture du topo », ils prennent la pose et c’est Nico qui gagne, admirez :

Bon il s’est un peu loupé sur la neige, mais on va être indulgent…

Sur les traces du topo

Nous arrivons en 3h environ, pauses comprises, au refuge de Ciottulu di i Mori, mais nous ne nous y arrêtons pas, tout juste le temps d’acheter une barre chocolatée…

Nous repartons donc tout de suite sur l’étape suivante vers le refuge de Tighjettu aux portes du cirque de la solitude…

Nous remontons un peu après le refuge pour passer un col à 1962m, Bocca di Foggiale, et attaquer la descente dans la vallée suivante. Le haut de cette vallée, pendant 500m environ est assez technique, il reste un beau névé et l’eau de fonte ruisselle par endroit sur les grosses dalles que nous devons traverser… Ici les arbres semblent avoir eu la vie dure, bon nombre d’entre eux sont soit à terre, soit cassés, soit complètement dénudés… Nous déroulons sur le sentier en « sous bois », pour la première fois sur les bords du sentier nous croisons les grosses cloches roses-violacées des digitales.

Une grosse montée suit, elle nous mène à ce que l’on pense être le refuge, mais ce n’est en fait qu’une bergerie (Bergerie de Ballone), le refuge est encore 260m plus haut… La bergerie est dans un superbe état et les installations sont super propres, ce lieu doit voir passer beaucoup de monde… Le gardien nous le confirme souvent des gens descendent du refuge juste pour manger à la bergerie… Donc fausse joie pour nous et nous reprenons le sentier pour gravir les 260m qui nous séparent encore de la pause et du repas de midi…

La température est bien montée sur cette portion Atha souffre de la chaleur restera un peu en arrière pour monter « au pas », il fera une petite pause à proximité d’un grosse cascade pour profiter de la fraicheur et de l’humidité et perdre quelques degrés. Le refuge de Tighjettu, posé sur ses longues pâtes de bois tel un gros insecte nous regarde monter… La fin du sentier nous fait passer dans les blocs puis sur une grosse dalle pour atteindre le « dessous » du refuge. Luccho, Ben et Nico sont déjà passé à « l’épicerie » quand Atha arrive et ils ne se laissent pas impressionnés, malgré l’effort et la chaleur ils s’apprêtent à engloutir une boite de raviolis froides de 800g … chacun !

Assis à l’ombre du refuge nous récupérons et voyons arriver quelques personnes descendant du cirque, la plupart ont des mines défaites… Le groupe de 4 français que avec qui nous marchons plus ou moins depuis quelques jours repart, c’est le seul groupe qui navigue comme nous vers le nord… Ils se sont trouvé des bâtons « en bois » pour passer les névés du cirque…

Arrive du nord un jeune homme, il est parti avec un ami qui porte un teeshirt bleu mais ne marchant pas au même rythme il le l’a pas attendu sur cette fin d’étape. On lézarde un peu jusqu’à 12h30 avant de repartir.

Unidose de 800g

Avant d’atteindre le col Boccas Minuta à 2218m, la porte sud du cirque, il nous faut passer un premier petit névé et surtout grimper 400m de dénivelé en pleine chaleur et avec 800g de ravioli dans l’estomac pour certains… Atha souffrant déjà de la chaleur ce matin en reprend un coup… Changement de tenue en cours d’ascension et passage à la crème solaire 50… Il nous faudra une heure pour atteindre le haut et nous croiserons encore un bon nombre de randonneurs marchant un peu tels des zombis ayant… Nous croiserons aussi le « pote au tee shirt bleu » il semble complètement « défait », il doit vraimentse demander ce qu’il fait là… Enfin il a passé le cirque, maintenant il lui tarde de trouver le refuge, que l’on ne peut voir en descendant qu’en arrivant dessus car il est masqué par une grosse dalle bombée…

Le col marque un véritable changement, au sud coté refuge on avait une vallée avec des arbres, des alpages, de la verdure ; et le cirque au nord qui est un passage 100% minéral, jusqu’au col suivant, Boccas Tumasginesca pas un brin d’herbe, seulement de grands murs de roche rouges… Les grands pans de roche alentours ajoutent à la verticalité du lieu. Vu d’ici difficile de juger de la difficulté et de la durée réelle du cirque mais pour la partie que l’on voit, certes la pente semble raide et longue, mais ce n’est rien d’autre qu’un morceau de vraie montagne…

Sur le col un groupe d’une dizaine de personnes récupère, heureux d’en avoir fini avec « ce cirque ». À priori nous arrivons à la bonne heure, nous ne voyons personne d’autre progresser vers le sud dans le cirque mais de nombreuses portions nous sont masquées.

Dans le névé sous le col de Tumasginesca nous apercevons le groupe de 4 parti un peu avant nous, ils en finissent quand nous commençons…

Attaquons… Quelques mètres de sentiers rocailleux nous mène sous le regard des nombreux chocards à un premier petit névé, la neige porte encore bien, la pente n’est pas très raide et la trace est bonne celui-ci passe sans encombre.

Un nouveau passage rocheux nous fait faire une sorte de S nous y croisons trois catalans du sud en train d’en finir… On échange quelques mots et chacun reprend son GR.

Descente précautionneuse

Une fois en bas

Nous arrivons sur un second névé, celui-ci bien plus long bien plus raid nous le descendrons tranquillement, toujours en profitant des « marches » bien taillées. Il zig-zag un peu dans les rochers avant d’arriver main droite sur une petite cascade d’eau de fonte puis sur notre premier passage équipé de chaines.

Pause photo

Celui-ci est facile mais la première chaine trop courte pour attraper facilement la suivante peut être déroutante… Quelques mètres plus bas un deuxième passage équipé. ici les chaines sont bienvenues, l’eau de fonte ruisselle de toute part et les dalles sont certainement très glissantes, sans les chaines le passage nécessiterait certainement plus de temps pour passer sans trop s’exposer…

En face dans la remonté on voit un homme accompagné de son chien montant tous les deux d’un très bon rythme droit dans la pente au plus court… La trace usité en ce moment semble remonter dans les blocs mains droite pour traverser le grand névé à plat avant de remonter à mi chemin en direction de la « faille » de la sortie…

Les chaines du cirque

Le dernier passage équipé de notre descente bien plus long nous fait glisser le long d’une petite paroi, toujours les pieds dans l’eau et nous mène à un petit névé qui emprisonne encore une échelle métallique… Ben nous fera ici une belle démonstration de glisse, une vidéo en témoigne…

Nous voici en bas, il va bien falloir remonter maintenant… Devant nous le grand névé Atha passe devant, la trace est bonne mais les marches sont fraiches, la neige gicle.

Le passage ne dure pas bien longtemps, 2, 3 minutes tout au plus, mais il est 15h le soleil est très haut et la réverbération est monstrueuse, tout le monde arrivera ruisselant au bout du névé.

Dernière « épreuve » avant la sortie, nous devons remonter dans une faille en partie équipée d’une chaine. Luccho et Nico prendront dans le fond de la faille, Ben et Atha suivront l’itinéraire balisé… En cours de grimpette nous découvrons les bâtons abandonnés par le groupe de 4… Ils serviront peut être aux prochains randonneurs…

L’escalade n’est pas bien dur, mais il fait chaud et il nous faudra un bon quart d’heure pour rejoindre le « col perdu » qui a quelques mètres près est à la même altitude que le Bocca Minuta notre point d’entré.

Sortie en vue

Voilà le cirque passé, nous y avons passé 1h45 quasi seuls dans le cirque, en prenant le temps d’apprécier le paysage, de faire de nombreuses photos et films… Il faut bien avouer que le cirque ne mérite pas la réputation qu’on lui fait tous les soirs dans les refuges… Certes c’est un passage vertical, certes il y a du gaz et de quoi se faire mal, mais avec calme et attention ce passage technique ne relève pas de l’impossible loin de là et il ne représente qu’au plus 2h d’effort… Par contre une chose est sûr ce passage, sans un minimum de forme physique, fatigué et avec un sac de 20Kg c’est beaucoup moins marrant et certainement bien plus dangereux… D’où l’importance de randonner léger et de ne pas partir « à la légère » ça reste de la montagne…

Une fois le col perdu retrouvé il nous faut encore atteindre le refuge d’Ascu Stagnu. Nous gagnons beaucoup de temps sur le début de la descente en empruntant les névés… Au départ assez horizontales il s’inclinent ensuite  nous permettant de courir ou de glisser… Nous restons tout de même prudents, malgré l’épaisseur de neige apparente ce gros névé pourrait nous réserver des surprises… Nous marchons espacés derrière Ben qui ouvre…

Une centaine de mètres sous le col, une grosse flaque et le sentier remonte sur notre gauche pour s’écarter du névé, nous faisons le choix de suivre le névé, bien plus bas face à nous, nous voyons nettement le sentier continuer après son petit détour. Nous dévalons donc encore 400m sur le névé en prenant soins d’éviter les zones dangereuses (ou pas). Cette section sera fatale à un des bâtons de Ben qui ouvre toujours la marche.

30 minutes après avoir passé le col nous voici 400m plus bas sur un « sentier à grande vitesse » en pente douce vers le refuge.

Sentier roulant

Peu après le sentier rentre dans la forêt de pins et plonge vers l’ancienne station de ski. Certains pins sont extraordinaires et les vues sont superbes mais le groupe est un peu fatigué et le repos de ce soir sera bénéfique pour tous… Malgré la longueur de l’étape et sa technicité, ses vues magnifiques et la sauvagerie des lieux font de cette étape une très très belle étape qui est au final bien passée.

Like a candle in the wind

Plein les noeils

Repas gargantuesque au resto entrée, soupe, vin, plat, supplément de frites, fromage, dessert liqueur de Myrthe et lit sans étirements, c’est mal…

L’expression du manque « Raaaaghh! »

Chrono

1/3 de la veille

  • Départ : 5h30
  • Arrivée : 8h45
  • Pauses : ~0h30
  • Temps de marche : 2h45
  • Dénivelé positif : ~670m ?
  • Dénivelé négatif : ~0m ?
  • Kilomètres : ~5.5km ?
  • Temps topo : 3h00 ?

Étape 1

  • Départ : 8h50
  • Arrivée : 10h50
  • Pauses : ~ 0h20
  • Temps de marche : 1h40
  • Dénivelé positif : 300
  • Dénivelé négatif : 600
  • Kilomètres : ~13.5Km?
  • Temps topo : 4h00

Étape 2

  • Départ : 12h30
  • Arrivée : 17h10
  • Pauses : ~1h00
  • Temps de marche : 3h40
  • Dénivelé positif : 740
  • Dénivelé négatif : 1000
  • Kilomètres : ~8Km
  • Temps topo : 6h00

Ascu Stagnu – Carozzu – Ortu di u Piobbu [9/10] 07-06-2010

jeudi, juin 17th, 2010

Dernière journée double, dernière nuit en bivouac au refuge.

Départ tardif comparé à la veille 7h20 ! Petit dej sur une des tables du refuge on ne se presse pas la soirée a été plus longue et plus alcoolisée que les autres et on sais que notre réveil musculaire sera violent avec 600m de positif d’un coup pour faire passer le pti dej…

On quitte la station de ski pour attaquer, d’abord en sous bois, puis rapidement dans les blocs et sur les grosses dalles cette montée qui se révèlera parfois technique surtout pour Lucho et Nico qui nous ont pris une variante dans un dièdre au moins coté 5a… Ils y passeront un bon moment alors que Ben et Atha sont déjà presque en haut… Au col , Bocca di Stagnu, nous croisons un premier groupe qui s’apprête à suivre la variante des crêtes pour enchainer avec le cirque de la solitude… Ils sont montés trop haut le départ de la variante se fait un peu sous le col… Nous descendons dans les rocs dépourvus de végétation pour passer une crête et arriver au dessus d’un long névé qui nous mènera au lac de la Muvrella. Atha passe devant, prudent la neige semble encore givrée et le haut du névé est bien raide et fondu par endroit.

L’entrée peu engageante de notre dernier névé

Une fois le « corps » du névé atteint chacun le dévalera selon son style… Ce névé est peut être le dernier que nous traverserons et Lucho glissant y laissera un de ses beaux bâtons verts, plié net…

D’en bas le névé est très impressionnant et les groupes qui montent s’arrêtent tous pour méditer sur la place de l’homme sur terre … avant de se lancer dans la petite grimpette.

Ce névé est vraiment…

… haut et impressionnant …

… vu d’en bas !

Calvi en vue

Après le névé nous attaquons une longue zone de blocs et d’éboulis Nico, Lucho et Ben n’apprécient pas ce début de descente heureusement nous arriverons sur les bords de la rivière où nous évoluerons sur d’énormes dalles rocheuses le long du cours d’eau. Cette vallée est très jolie avec la rivière, des vasques d’eau claire, de grands arbres, des dalles et des aiguilles rocheuses vertigineuses.

L’appel de la rivière

Malgré sa longueur, 6Km cette première étape nous paraitra interminable… L’arrivée au refuge se fait par l’intermédiaire d’une passerelle suspendue à l’orée du bois.

Le refuge de Carozu est posé au milieu de la forêt dans ce sens on ne le devine qu’une fois arrivé sur sa terrasse, c’est « un peu magique » comparé aux autres refuge qui se montrent à des kilomètres à la ronde, sorte de phare des randonneurs…

Nous marquerons une longue pause au refuge, nous liquidons nos derniers repas lyo. Nico, Ben et Lucho se payant le luxe d’une petite sieste pendant qu’Atha ayant trouvé au refuge une bonne aiguille et du fil solide recouds ses chaussures, la chaussure gauche commence elle aussi à souffrir et la réparation inachevée de la droite cède. Cette fois la réparation est complétée, les chaussures devraient pouvoir refaire un GR, enfin on leur en demandera pas tant…

Un groupe arrive l’un d’eux arbore fièrement un tour de coup « sang et or »… Ils parlent français et effectivement ils viennent de la région de Perpignan et font des variantes du GR Mare a Mare/Mare Monti. Une des personnes du groupe appartient au gros club de rando Sorède évasion… Le monde est petit…

Le calme avant la tempête…

La sieste fini nous repartons pour une nouvelle ascension de 650m à froid pour rejoindre les crêtes… Au départ du refuge nous croisons deux MUL (Marcheurs Ultra Léger) avec des sacs Golite coordonnés, probablement des Peak ou Jam… Pas le temps de s’arrêter discuter déjà devant Lucho, Nico et Ben se tirent la bourre ! La monté passera très très vite, devant ils envoient « du lourd » Atha suis un peu plus loin et Ben lâchera un peu de terrain avant d’arriver au col. Le terrain n’est pas évident, plutôt instable, glissant dans la poussière et les éboulis parfois, en plus pas mal de monde est encore sur le sentier à cette heure et tous semblent vouloir discuter… Heureusement quelques uns nous laisseront passer nous faisant même place voyant le rythme de notre progression folle… Résultat les 650m seront avalés en 50min presque du 800m à l’heure… Atha arrivé quelques minutes derrière en remet une couche en haut, sans vraiment s’arrêter, il repart et attaque le sentier de crête…

Ce long passage en crête est virevoltant, versant est, versant ouest, versant est… L’évolution est technique et demande une bonne concentration il faut user de tous ses membres pour passer aisément. Petites descentes et remontées s’enchainent toujours dans les blocs, les dalles et les éboulis. Si ce matin la roche avait des teintes rouges cet après midi elles sont bien grises.

On retrouvera un peu plus loin des roches rouges, à la sortie des crêtes techniques avant de basculer dans une petite vallée vers le nord. Le ciel s’est un peu voilé et c’est bien l’atmosphère en est un peu rafraichi. Nous retrouvons ici une « petite vue » sur Calvi et les villages voisins.

Une descente parmi d’autres

La fin de l’étape vers le refuge nous paraitra bien longue… À la faveur d’une descente technique dans une forêt de blocs où les genoux souffrent nous revoyons le groupe de 4 qui parti bien avant nous ce matin marque une pause dans ce chaos minéral… Nous retrouvons sans joie la forêt il fait lourd, ça descend encore et cette étape ne semble pas vouloir s’achever… Décidément cette journée est bien longue. Nous devinons des bâtiments à proximité, mais fausse joie ce n’est qu’une nouvelle bergerie…

On remontera un petit col avec 150m de dénivelé positif au passage avant de glisser sous la forêt vers le refuge de l’Ortu di u Piobbu.

Ce refuge est posé en haut d’une large zone clairsemée de dalles rocheuses et offre une vue dégagée vers l’ouest. La zone de bivouac est très très étendue et déjà beaucoup de tentes sont installées nous rejetant loin en bas du refuge pour installer notre bivouac. Nous sommes à presque 5 minutes de marche du refuge ! Nous compterons nos aller-retour tente/refuge ce soir. Il est déjà « tard », nous prenons le temps de gouter (nutella et cannelés) avant de repartir pour les douches et la lessive. Ben, Nico et Lucho utiliseront les sanitaires classique, Atha lui a repéré la source en arrivant encore au soleil il s’y douchera en profitant d’un agréable chauffage solaire… il sera toutefois dérangé par les chevaux qui viennent boire… L’un d’eux plus audacieux que les autres sentant les fruits secs dans un sachet tentera de lui subtiliser ! Quel malin !

Dernière lessive et dernier séchage sur le GR20

Un dernier couché de soleil embrase de ciel

Au refuge ce soir c’est lentilles au fitagelu, accompagné de vin, un plat simple et classique qu’il est fort agréable de « déguster » après une journée de marche face à un coucher de soleil embrasant le ciel… Un cake au fruits vient clore ce repas.

Petite séance d’étirement sur la terrasse pour profiter des derniers rayons de soleil. A coté une partie de carte internationale se joue…

Montagnes, mer et ciel

C’est la dernière nuit où les tentes sont plantées en altitude… Atha posera ses sacs à +/- 20m, pas évident au milieu de ces grandes dalles, sur un étroit couloir herbeux… Malgré cela c’est probablement la nuit la plus horizontale qu’il passera dehors. Le soleil se couche, l’horizon est dégagé et une infinité d’étoiles s’allument dans le ciel de cette dernière « nuit sauvage ».

Dernière nuit panoramique

Chrono

Étape 1

  • Départ : 7h20
  • Arrivée : 11h00
  • Pauses : ~0h40
  • Temps de marche : 3h00
  • Dénivelé positif : 640
  • Dénivelé négatif : 790
  • Kilomètres : ~6Km
  • Temps topo : 5h00

Étape 2

  • Départ : 13h45
  • Arrivée : 17h30
  • Pauses : ~0h30
  • Temps de marche : 3h15
  • Dénivelé positif : 900
  • Dénivelé négatif : 670
  • Kilomètres : ~8Km
  • Temps topo : 5h00

Ortu di u Piobbu – Calenzana [10/10] 08-06-2010

jeudi, juin 17th, 2010

Dernière journée sur les sentiers Corses du GR20 et retour à la « civilisation »… On se lève tard, après tout nous n’avons au programme que 5h de marche « temps topo »… La journée doit nous ramener à Calenzana après 1400m de négatif… Cette journée sera tout de même longue pour les genoux fatigués…

Bien que les massifs corses soient le prolongement des Alpes  les paysages et les senteurs traversés font beaucoup penser aux Pyrénées Orientales.

Échange de bons procédés avec un groupe fraichement parti, nous immortalisons leur départ eux notre arrivée…

Le GR20 « 4 à 4 »

Rapidement après avoir quitté le refuge, au passage d’un col sur la crête du Fucu la mer apparait, plus présente, Calenzana c’est un peu la fin de la terre… Dans la crique de Calvi on aperçoit un gros bateau, un 5 mats, qui s’approche…

Un 5 mats arrivant à Calvi

Une dernière zone un peu technique à traverser sous le Capu Ghiovu, nous sommes à 8Km de la mer et ce sommet pointe encore à plus de 1600m d’altitude. Nous repassons une crête, la pente plus raide entre dans la forêt. Le sentier nous offre un peu d’ombre, quelques lacets encore, puis il suit les courbes de niveau et nous fait passer sous le Capu di u Ravalente qui n’affiche plus que 736m d’altitude.

On prend notre temps pour parcourir les derniers kilomètres de cette petite aventure, on savoure… On croise pas mal de monde aussi, nous avons tous le même raisonnement : « Lui il a pas fini d’en chier » ou bien « Encore un qui part avec sa maison sur le dos » et quand même quelques « Belle allure »… Nous avons la même analyse, dans le sens Nord-Sud les premières étapes du GR sont nettement plus « violentes », les trois premières journées doivent en refroidir plus d’un, je serais curieux de connaitre les statistiques des abandons et blessures… 30 000 randonneurs emprunteraient le GR annuellement dont 30% abandonneraient pour diverses raisons… Vues les 3 premières étapes en partant du nord il est fort probable que les nons préparés doivent en prendre un coup au moral rapidement…

Tout le monde ne fini pas le GR20…

La température monte, nous approchons du but, les toits de Calenzana, la tour carrée de son église se montrent. Dans les derniers lacets un peu raides sous le Capu di u Ravalente nous croisons encore des randonneurs, en promenade cette fois, la civilisation n’est pas loin, les bruits de la ville nous atteignent déjà…

Le sentier est étroit envahit par la végétation, les fougères semblent vouloir l’avaler, le faire disparaitre…

On s’égare dans un champ juste au dessus des maisons, il fallait franchir le petit portillon, nous n’avions plus l’habitude des barrières, ceci marque la fin de notre liberté… Nous franchissons un goulet haut, entre les murs de terre, de pierres et de racines et nous débouchons dans une petite ruelle de Calenzana…

La ville respire le calme des villages oubliés par le béton… Beaucoup de maisons sont encore dans leur jus…

Retour à la civilisation

Nous suivons encore quelques minutes les marquages du GR, qui se sont transformées ici, ville oblige, en plaquettes de plexiglass…

La dernière marque, sur un panneau de bois, nous la trouverons, après quelques minutes d’errance entre les murs, sur la place de l’église, au coin d’un café…

À l’heure à Calenzana

Nous nous posons dans le premier café pour savourer la « Pietra de la victoire ». Nous sommes tous fatigués, marqués pas ces 10 jours d’efforts répétés, mais le bilan est unanime, l’expérience était belle…

Avant la fin de la première bière, nos cerveaux en ébullition, nous rêvons déjà de la destination d’une prochaine aventure… 3000 pyrénéens, Aragon, Toubkal ou Mare à Mare…

On y a tous pris gout…

L’entrée (ou la sortie) discrète du GR20

Chrono

  • Départ : 7h00
  • Arrivée : 10h45
  • Pauses : ~0h45
  • Temps de marche : 3h00
  • Dénivelé positif : 50
  • Dénivelé négatif : 1300
  • Kilomètres : ~10Km
  • Temps topo : 5h00

Le bilan matos

dimanche, juin 20th, 2010

Si il fallait corriger nos sacs…

Atha

Le sac : Decathlon 37 Ultralight

L’armature du sac  s’est retournée une fois ou deux créant un point d’appui dans le dos et un hématome, un peu gênant…
Une seule poche ceinture c’est embêtant, deux poches c’est mieux pour garder l’APN et les « graines » à portée de main…
Le sac était un prêt il sera remplacé par un sac ultra-light type TerraNova Laser 35L (-400g).

Tapis Tyvek (2mx1m)

Utilisé en sous matelas pour se protéger des crasses du sol il est nettement plus souple une fois bien froissé… L’astuce consistant à le passer à la machine à laver ou au sèche linge doit être bonne… L’une des faces a tendance a agripper certaines graines, feuilles et autres… Peut être remplacé un jour par un film PolyCree.

Matelas Décathlon Mousse de Gym retaillé

Un peu fin mais en été ça va par contre le confort est moyen… Rien à voir avec le confort d’un « gonflant »… A l’extérieur du sac il a un peu souffert de l’abrasion…

Sursac Arklight

C’est la première génération avec le « hublot moustiquaire ». Un souci d’humidité une nuit… j’aime bien l’espace intérieur permettant de rentrer un petit sac et de conserver les affaires de nuit à coté de la tête. J’aime voir les étoiles sentir le vent et pouvoir bouger dans le sursac… En Silnylon il glisse un peu il faudrait que j’applique des bandes anti dérapantes au dos…

Le duvet : Wilsa KL Light

Acheté il y a quelques années ce sac est à la limite, il est peut être usé, un peu grand et dépassé (rapport poids/volume/température)…

Crèmes pieds anti-frottement : Décathlon / Aptonia

Bien qu’efficace la crème NOK d’Akileïne semble mieux, plus grasse…

Gourdes : Bouteilles plastiques

Les bouteilles Pampryl sont bien, mais carrées, une fois défformée c’est « à vie ». Les Paquito sont mieux, plus légères, avec un goulot plus gros et rondes…

Vivres de course : Noix et fruits sec

Ajouter des cacahuètes salées est une bonne idée…

Bonbons : Bio à la réglisse

Super, ils mettent du temps à fondre et diffuse un fort parfum sans être sucrés.

Chapeau : Decathlon Forclaz 100

Acheté par défaut il a bien rempli son office de protection soleil/eau, mais il est un peu grand pour moi et n’est pas forcément très beau… A voir…

Habillement

Corsaire Décathlon : Non utilisé
Guêtres Rossignol : Non utilisées, seront remplacées par des vraies guêtres légères plutôt contre la poussière et les débris et un peu contre la neige…
Pantalon Icepeak : Un peu grand, mais super confortable, toile légère et séchage rapide.
Veste Eider Ice-Cross : Une Gore-Tex XCR 3 couches, c’est un peu beaucoup pour cette saison, sera remplacé avantageusement (-400g) par une imper-respirante légère type Marmot Mica…
Bonnet Weft Knitting Co : en Mérinos/Opossum un nouvel item très souple et confortable… Porté une fois.
Chaussures La Sportiva 531 Crosslite : Toujours aussi bien, un grip de fou, c’est vraiment avec le poids (580g sans mes semelles), leurs gros atout, même sur les rochers humides elles ne glissent pas… Elles ont maintenant été testées sur les névé, j’ai du glisser 2 fois alors que les crampons commençaient à être déjà bien usés… Le GR20 sera leur dernière utilisation sérieuse, elles ont bien souffert, mais elles avaient déjà pas loin de 1.5 ans d’utilisation…
Tongs « AthaTong » : Mes tongs faites main en matériaux recyclés pour un total de 16g ont bien résisté mais elles sont limites surtout qd il faut marcher 5 min sur du rocher ou des cailloux (Tuto et bilan détaillé ici : http://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?pid=154058#p154058)
Tout le reste de l’habillement a été utilisé mais était déjà testé et approuvé depuis longtemps…

Lampe Frontale Zebralight H 501

Super, super finition, super ergonomie, super encombrement, super poids, super autonomie… Avec une pile AA 2500mAh j’ai tenu les 10 jours sans problème avec les 3 puissances d’éclairage on peut facilement l’utiliser en bivouac (même si au plus faible elle est un peu forte pour écrire ou lire le soir) ou pour courir… La fixation phosphorescente est une « simplement bonne idée ».

Batons Camp Xenon 120

Non habitué aux bâtons j’ai investit dans des bâtons légers qui ne m’encombreraient pas si je ne les utilisais pas…
J’ai eu un accident de pointe, j’ai perdu une des pointes, l’autre sera perdu quelques temps après, mais leur accroche est top…
La prise en main est agréable car ultra légers, les mousses hautes ne nécessitant pas de réglages de hauteur et c’est bien.
Seul bémol les sangles un peu « cheap » elles ne sont pas confortables je ne les utiliserais pas autour du poignée toute une journée d’été…

APN Canon G11

Super polyvalent, mais comme tous les Canon il a bcp de mal avec les hautes lumières… L’optique a été rayée à 2 endroits le premier jour, les photos n’en pâtissent pas mais je soupçonne l’autofocus d’être ralenti et les films sont « marqués »… Dommage surtout que la réparation vaut 180€…
Pour les plus sages une batterie suffira, en 10 jours, uniquement sur le GR j’ai fait 1500 photos et 2.25Go de film, soit environ 45minutes et je n’ai changé la batterie que le 9ème jour…

Ce qui a manqué

Un stick lèvres, une petite brosse pour se récurer sérieusement les pieds, un vrai kit de couture et peut être une vraie paire de tongs…
Prendre des anti-inflammatoires dans la trousse de secours est une vraiment bonne idée, idéalement complété par du strap et ou du cohéban…

Ce qui n’a pas servi

Le livre n’a pas été ouvert sur le GR, mais il a été presque entièrement lu dans l’avion, le train et le bus…

Chaussures La Sportiva 531 Crosslite