Dernière journée double, dernière nuit en bivouac au refuge.
Départ tardif comparé à la veille 7h20 ! Petit dej sur une des tables du refuge on ne se presse pas la soirée a été plus longue et plus alcoolisée que les autres et on sais que notre réveil musculaire sera violent avec 600m de positif d’un coup pour faire passer le pti dej…
On quitte la station de ski pour attaquer, d’abord en sous bois, puis rapidement dans les blocs et sur les grosses dalles cette montée qui se révèlera parfois technique surtout pour Lucho et Nico qui nous ont pris une variante dans un dièdre au moins coté 5a… Ils y passeront un bon moment alors que Ben et Atha sont déjà presque en haut… Au col , Bocca di Stagnu, nous croisons un premier groupe qui s’apprête à suivre la variante des crêtes pour enchainer avec le cirque de la solitude… Ils sont montés trop haut le départ de la variante se fait un peu sous le col… Nous descendons dans les rocs dépourvus de végétation pour passer une crête et arriver au dessus d’un long névé qui nous mènera au lac de la Muvrella. Atha passe devant, prudent la neige semble encore givrée et le haut du névé est bien raide et fondu par endroit.
L’entrée peu engageante de notre dernier névé
Une fois le « corps » du névé atteint chacun le dévalera selon son style… Ce névé est peut être le dernier que nous traverserons et Lucho glissant y laissera un de ses beaux bâtons verts, plié net…
D’en bas le névé est très impressionnant et les groupes qui montent s’arrêtent tous pour méditer sur la place de l’homme sur terre … avant de se lancer dans la petite grimpette.
Ce névé est vraiment…
… haut et impressionnant …
… vu d’en bas !
Calvi en vue
Après le névé nous attaquons une longue zone de blocs et d’éboulis Nico, Lucho et Ben n’apprécient pas ce début de descente heureusement nous arriverons sur les bords de la rivière où nous évoluerons sur d’énormes dalles rocheuses le long du cours d’eau. Cette vallée est très jolie avec la rivière, des vasques d’eau claire, de grands arbres, des dalles et des aiguilles rocheuses vertigineuses.
L’appel de la rivière
Malgré sa longueur, 6Km cette première étape nous paraitra interminable… L’arrivée au refuge se fait par l’intermédiaire d’une passerelle suspendue à l’orée du bois.
Le refuge de Carozu est posé au milieu de la forêt dans ce sens on ne le devine qu’une fois arrivé sur sa terrasse, c’est « un peu magique » comparé aux autres refuge qui se montrent à des kilomètres à la ronde, sorte de phare des randonneurs…
Nous marquerons une longue pause au refuge, nous liquidons nos derniers repas lyo. Nico, Ben et Lucho se payant le luxe d’une petite sieste pendant qu’Atha ayant trouvé au refuge une bonne aiguille et du fil solide recouds ses chaussures, la chaussure gauche commence elle aussi à souffrir et la réparation inachevée de la droite cède. Cette fois la réparation est complétée, les chaussures devraient pouvoir refaire un GR, enfin on leur en demandera pas tant…
Un groupe arrive l’un d’eux arbore fièrement un tour de coup « sang et or »… Ils parlent français et effectivement ils viennent de la région de Perpignan et font des variantes du GR Mare a Mare/Mare Monti. Une des personnes du groupe appartient au gros club de rando Sorède évasion… Le monde est petit…
Le calme avant la tempête…
La sieste fini nous repartons pour une nouvelle ascension de 650m à froid pour rejoindre les crêtes… Au départ du refuge nous croisons deux MUL (Marcheurs Ultra Léger) avec des sacs Golite coordonnés, probablement des Peak ou Jam… Pas le temps de s’arrêter discuter déjà devant Lucho, Nico et Ben se tirent la bourre ! La monté passera très très vite, devant ils envoient « du lourd » Atha suis un peu plus loin et Ben lâchera un peu de terrain avant d’arriver au col. Le terrain n’est pas évident, plutôt instable, glissant dans la poussière et les éboulis parfois, en plus pas mal de monde est encore sur le sentier à cette heure et tous semblent vouloir discuter… Heureusement quelques uns nous laisseront passer nous faisant même place voyant le rythme de notre progression folle… Résultat les 650m seront avalés en 50min presque du 800m à l’heure… Atha arrivé quelques minutes derrière en remet une couche en haut, sans vraiment s’arrêter, il repart et attaque le sentier de crête…
Ce long passage en crête est virevoltant, versant est, versant ouest, versant est… L’évolution est technique et demande une bonne concentration il faut user de tous ses membres pour passer aisément. Petites descentes et remontées s’enchainent toujours dans les blocs, les dalles et les éboulis. Si ce matin la roche avait des teintes rouges cet après midi elles sont bien grises.
On retrouvera un peu plus loin des roches rouges, à la sortie des crêtes techniques avant de basculer dans une petite vallée vers le nord. Le ciel s’est un peu voilé et c’est bien l’atmosphère en est un peu rafraichi. Nous retrouvons ici une « petite vue » sur Calvi et les villages voisins.
Une descente parmi d’autres
La fin de l’étape vers le refuge nous paraitra bien longue… À la faveur d’une descente technique dans une forêt de blocs où les genoux souffrent nous revoyons le groupe de 4 qui parti bien avant nous ce matin marque une pause dans ce chaos minéral… Nous retrouvons sans joie la forêt il fait lourd, ça descend encore et cette étape ne semble pas vouloir s’achever… Décidément cette journée est bien longue. Nous devinons des bâtiments à proximité, mais fausse joie ce n’est qu’une nouvelle bergerie…
On remontera un petit col avec 150m de dénivelé positif au passage avant de glisser sous la forêt vers le refuge de l’Ortu di u Piobbu.
Ce refuge est posé en haut d’une large zone clairsemée de dalles rocheuses et offre une vue dégagée vers l’ouest. La zone de bivouac est très très étendue et déjà beaucoup de tentes sont installées nous rejetant loin en bas du refuge pour installer notre bivouac. Nous sommes à presque 5 minutes de marche du refuge ! Nous compterons nos aller-retour tente/refuge ce soir. Il est déjà « tard », nous prenons le temps de gouter (nutella et cannelés) avant de repartir pour les douches et la lessive. Ben, Nico et Lucho utiliseront les sanitaires classique, Atha lui a repéré la source en arrivant encore au soleil il s’y douchera en profitant d’un agréable chauffage solaire… il sera toutefois dérangé par les chevaux qui viennent boire… L’un d’eux plus audacieux que les autres sentant les fruits secs dans un sachet tentera de lui subtiliser ! Quel malin !
Dernière lessive et dernier séchage sur le GR20
Un dernier couché de soleil embrase de ciel
Au refuge ce soir c’est lentilles au fitagelu, accompagné de vin, un plat simple et classique qu’il est fort agréable de « déguster » après une journée de marche face à un coucher de soleil embrasant le ciel… Un cake au fruits vient clore ce repas.
Petite séance d’étirement sur la terrasse pour profiter des derniers rayons de soleil. A coté une partie de carte internationale se joue…
Montagnes, mer et ciel
C’est la dernière nuit où les tentes sont plantées en altitude… Atha posera ses sacs à +/- 20m, pas évident au milieu de ces grandes dalles, sur un étroit couloir herbeux… Malgré cela c’est probablement la nuit la plus horizontale qu’il passera dehors. Le soleil se couche, l’horizon est dégagé et une infinité d’étoiles s’allument dans le ciel de cette dernière « nuit sauvage ».
Dernière nuit panoramique
Chrono
Étape 1
- Départ : 7h20
- Arrivée : 11h00
- Pauses : ~0h40
- Temps de marche : 3h00
- Dénivelé positif : 640
- Dénivelé négatif : 790
- Kilomètres : ~6Km
- Temps topo : 5h00
Étape 2
- Départ : 13h45
- Arrivée : 17h30
- Pauses : ~0h30
- Temps de marche : 3h15
- Dénivelé positif : 900
- Dénivelé négatif : 670
- Kilomètres : ~8Km
- Temps topo : 5h00