Castel di Vergio – Ciottulu di i Mori – Tighjettu – Ascu Stagnu [8/10] 06-06-2010

2.33 étapes aujourd’hui dont le cirque de la solitude…

Réveil « super tôt », 4h30 pour un départ à 5h30, ce doit être notre record du monde de levé tôt et de départ rapide… Luccho et Nico sont très vite prêts, mais ils ont triché ils ont mis leur réveil 15 min plus tôt ! Au petit dej nous mixons nos restes, belles tartines de nutella, le pot ne peut pas venir avec nous, nous sommes donc obligés de le finir… Un peu de voltarène en pommade pour les uns, strap et cachets d’anti-inflammatoires pour les autres…

Nutella + Voltarène : « Le petit dej du champion »

Parti tôt, alors que les premiers matinaux se lèvent à peine, nous profitons de sentiers frais et déserts et du lever de soleil intégral… En ce début de journée et jusqu’au refuge de Ciottulu di i Mori Atha semble en forme et ouvre la marche. Le sentier en sous bois suis les courbes de niveau jusqu’à la Bergerie de Radule où, les marquages étant, rares et quasi effacés nous marquons une pause le temps de confirmer la direction à suivre. Après la bergerie nous traversons un pont au dessus du Golo et passons à proximité d’une cascade. De là nous remontons la vallée qui s’ouvre petit à petit. Peu avant de tourner à gauche (plein ouest droit dans la pente) nous commençons à croiser quelques groupes qui descendent du refuge. Dès que la pente se fait plus forte Atha lève le pied, le sentier nous fait monter jusqu’à la crête par les éboulis, encore heureux il est encore tôt, sinon la chaleur serait insupportable…

Ombres Corses

Une fois sur la crête nous retrouvons une vue à l’ouest sur la mer.

Cote ouest

Un peu plus loin Luccho, Ben et Nico font une pause « couverture du topo », ils prennent la pose et c’est Nico qui gagne, admirez :

Bon il s’est un peu loupé sur la neige, mais on va être indulgent…

Sur les traces du topo

Nous arrivons en 3h environ, pauses comprises, au refuge de Ciottulu di i Mori, mais nous ne nous y arrêtons pas, tout juste le temps d’acheter une barre chocolatée…

Nous repartons donc tout de suite sur l’étape suivante vers le refuge de Tighjettu aux portes du cirque de la solitude…

Nous remontons un peu après le refuge pour passer un col à 1962m, Bocca di Foggiale, et attaquer la descente dans la vallée suivante. Le haut de cette vallée, pendant 500m environ est assez technique, il reste un beau névé et l’eau de fonte ruisselle par endroit sur les grosses dalles que nous devons traverser… Ici les arbres semblent avoir eu la vie dure, bon nombre d’entre eux sont soit à terre, soit cassés, soit complètement dénudés… Nous déroulons sur le sentier en « sous bois », pour la première fois sur les bords du sentier nous croisons les grosses cloches roses-violacées des digitales.

Une grosse montée suit, elle nous mène à ce que l’on pense être le refuge, mais ce n’est en fait qu’une bergerie (Bergerie de Ballone), le refuge est encore 260m plus haut… La bergerie est dans un superbe état et les installations sont super propres, ce lieu doit voir passer beaucoup de monde… Le gardien nous le confirme souvent des gens descendent du refuge juste pour manger à la bergerie… Donc fausse joie pour nous et nous reprenons le sentier pour gravir les 260m qui nous séparent encore de la pause et du repas de midi…

La température est bien montée sur cette portion Atha souffre de la chaleur restera un peu en arrière pour monter « au pas », il fera une petite pause à proximité d’un grosse cascade pour profiter de la fraicheur et de l’humidité et perdre quelques degrés. Le refuge de Tighjettu, posé sur ses longues pâtes de bois tel un gros insecte nous regarde monter… La fin du sentier nous fait passer dans les blocs puis sur une grosse dalle pour atteindre le « dessous » du refuge. Luccho, Ben et Nico sont déjà passé à « l’épicerie » quand Atha arrive et ils ne se laissent pas impressionnés, malgré l’effort et la chaleur ils s’apprêtent à engloutir une boite de raviolis froides de 800g … chacun !

Assis à l’ombre du refuge nous récupérons et voyons arriver quelques personnes descendant du cirque, la plupart ont des mines défaites… Le groupe de 4 français que avec qui nous marchons plus ou moins depuis quelques jours repart, c’est le seul groupe qui navigue comme nous vers le nord… Ils se sont trouvé des bâtons « en bois » pour passer les névés du cirque…

Arrive du nord un jeune homme, il est parti avec un ami qui porte un teeshirt bleu mais ne marchant pas au même rythme il le l’a pas attendu sur cette fin d’étape. On lézarde un peu jusqu’à 12h30 avant de repartir.

Unidose de 800g

Avant d’atteindre le col Boccas Minuta à 2218m, la porte sud du cirque, il nous faut passer un premier petit névé et surtout grimper 400m de dénivelé en pleine chaleur et avec 800g de ravioli dans l’estomac pour certains… Atha souffrant déjà de la chaleur ce matin en reprend un coup… Changement de tenue en cours d’ascension et passage à la crème solaire 50… Il nous faudra une heure pour atteindre le haut et nous croiserons encore un bon nombre de randonneurs marchant un peu tels des zombis ayant… Nous croiserons aussi le « pote au tee shirt bleu » il semble complètement « défait », il doit vraimentse demander ce qu’il fait là… Enfin il a passé le cirque, maintenant il lui tarde de trouver le refuge, que l’on ne peut voir en descendant qu’en arrivant dessus car il est masqué par une grosse dalle bombée…

Le col marque un véritable changement, au sud coté refuge on avait une vallée avec des arbres, des alpages, de la verdure ; et le cirque au nord qui est un passage 100% minéral, jusqu’au col suivant, Boccas Tumasginesca pas un brin d’herbe, seulement de grands murs de roche rouges… Les grands pans de roche alentours ajoutent à la verticalité du lieu. Vu d’ici difficile de juger de la difficulté et de la durée réelle du cirque mais pour la partie que l’on voit, certes la pente semble raide et longue, mais ce n’est rien d’autre qu’un morceau de vraie montagne…

Sur le col un groupe d’une dizaine de personnes récupère, heureux d’en avoir fini avec « ce cirque ». À priori nous arrivons à la bonne heure, nous ne voyons personne d’autre progresser vers le sud dans le cirque mais de nombreuses portions nous sont masquées.

Dans le névé sous le col de Tumasginesca nous apercevons le groupe de 4 parti un peu avant nous, ils en finissent quand nous commençons…

Attaquons… Quelques mètres de sentiers rocailleux nous mène sous le regard des nombreux chocards à un premier petit névé, la neige porte encore bien, la pente n’est pas très raide et la trace est bonne celui-ci passe sans encombre.

Un nouveau passage rocheux nous fait faire une sorte de S nous y croisons trois catalans du sud en train d’en finir… On échange quelques mots et chacun reprend son GR.

Descente précautionneuse

Une fois en bas

Nous arrivons sur un second névé, celui-ci bien plus long bien plus raid nous le descendrons tranquillement, toujours en profitant des « marches » bien taillées. Il zig-zag un peu dans les rochers avant d’arriver main droite sur une petite cascade d’eau de fonte puis sur notre premier passage équipé de chaines.

Pause photo

Celui-ci est facile mais la première chaine trop courte pour attraper facilement la suivante peut être déroutante… Quelques mètres plus bas un deuxième passage équipé. ici les chaines sont bienvenues, l’eau de fonte ruisselle de toute part et les dalles sont certainement très glissantes, sans les chaines le passage nécessiterait certainement plus de temps pour passer sans trop s’exposer…

En face dans la remonté on voit un homme accompagné de son chien montant tous les deux d’un très bon rythme droit dans la pente au plus court… La trace usité en ce moment semble remonter dans les blocs mains droite pour traverser le grand névé à plat avant de remonter à mi chemin en direction de la « faille » de la sortie…

Les chaines du cirque

Le dernier passage équipé de notre descente bien plus long nous fait glisser le long d’une petite paroi, toujours les pieds dans l’eau et nous mène à un petit névé qui emprisonne encore une échelle métallique… Ben nous fera ici une belle démonstration de glisse, une vidéo en témoigne…

Nous voici en bas, il va bien falloir remonter maintenant… Devant nous le grand névé Atha passe devant, la trace est bonne mais les marches sont fraiches, la neige gicle.

Le passage ne dure pas bien longtemps, 2, 3 minutes tout au plus, mais il est 15h le soleil est très haut et la réverbération est monstrueuse, tout le monde arrivera ruisselant au bout du névé.

Dernière « épreuve » avant la sortie, nous devons remonter dans une faille en partie équipée d’une chaine. Luccho et Nico prendront dans le fond de la faille, Ben et Atha suivront l’itinéraire balisé… En cours de grimpette nous découvrons les bâtons abandonnés par le groupe de 4… Ils serviront peut être aux prochains randonneurs…

L’escalade n’est pas bien dur, mais il fait chaud et il nous faudra un bon quart d’heure pour rejoindre le « col perdu » qui a quelques mètres près est à la même altitude que le Bocca Minuta notre point d’entré.

Sortie en vue

Voilà le cirque passé, nous y avons passé 1h45 quasi seuls dans le cirque, en prenant le temps d’apprécier le paysage, de faire de nombreuses photos et films… Il faut bien avouer que le cirque ne mérite pas la réputation qu’on lui fait tous les soirs dans les refuges… Certes c’est un passage vertical, certes il y a du gaz et de quoi se faire mal, mais avec calme et attention ce passage technique ne relève pas de l’impossible loin de là et il ne représente qu’au plus 2h d’effort… Par contre une chose est sûr ce passage, sans un minimum de forme physique, fatigué et avec un sac de 20Kg c’est beaucoup moins marrant et certainement bien plus dangereux… D’où l’importance de randonner léger et de ne pas partir « à la légère » ça reste de la montagne…

Une fois le col perdu retrouvé il nous faut encore atteindre le refuge d’Ascu Stagnu. Nous gagnons beaucoup de temps sur le début de la descente en empruntant les névés… Au départ assez horizontales il s’inclinent ensuite  nous permettant de courir ou de glisser… Nous restons tout de même prudents, malgré l’épaisseur de neige apparente ce gros névé pourrait nous réserver des surprises… Nous marchons espacés derrière Ben qui ouvre…

Une centaine de mètres sous le col, une grosse flaque et le sentier remonte sur notre gauche pour s’écarter du névé, nous faisons le choix de suivre le névé, bien plus bas face à nous, nous voyons nettement le sentier continuer après son petit détour. Nous dévalons donc encore 400m sur le névé en prenant soins d’éviter les zones dangereuses (ou pas). Cette section sera fatale à un des bâtons de Ben qui ouvre toujours la marche.

30 minutes après avoir passé le col nous voici 400m plus bas sur un « sentier à grande vitesse » en pente douce vers le refuge.

Sentier roulant

Peu après le sentier rentre dans la forêt de pins et plonge vers l’ancienne station de ski. Certains pins sont extraordinaires et les vues sont superbes mais le groupe est un peu fatigué et le repos de ce soir sera bénéfique pour tous… Malgré la longueur de l’étape et sa technicité, ses vues magnifiques et la sauvagerie des lieux font de cette étape une très très belle étape qui est au final bien passée.

Like a candle in the wind

Plein les noeils

Repas gargantuesque au resto entrée, soupe, vin, plat, supplément de frites, fromage, dessert liqueur de Myrthe et lit sans étirements, c’est mal…

L’expression du manque « Raaaaghh! »

Chrono

1/3 de la veille

  • Départ : 5h30
  • Arrivée : 8h45
  • Pauses : ~0h30
  • Temps de marche : 2h45
  • Dénivelé positif : ~670m ?
  • Dénivelé négatif : ~0m ?
  • Kilomètres : ~5.5km ?
  • Temps topo : 3h00 ?

Étape 1

  • Départ : 8h50
  • Arrivée : 10h50
  • Pauses : ~ 0h20
  • Temps de marche : 1h40
  • Dénivelé positif : 300
  • Dénivelé négatif : 600
  • Kilomètres : ~13.5Km?
  • Temps topo : 4h00

Étape 2

  • Départ : 12h30
  • Arrivée : 17h10
  • Pauses : ~1h00
  • Temps de marche : 3h40
  • Dénivelé positif : 740
  • Dénivelé négatif : 1000
  • Kilomètres : ~8Km
  • Temps topo : 6h00

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